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Résumé :

Trois paradoxes est une poupée russe où s’emboîtent plusieurs strates narratives qui s’enchevêtrent dans autant de styles et de temps différents. Il y a d’abord, comme il se doit, la Génèse, la création, où Dieu apparaît ex-machina, et ce work in progress intitulé « Paul et le crayon magique » débouche sur ce qui a toutes les apparences d’une autofiction, celle du narrateur, dessinateur de BD, venu voir ses parents depuis Chicago. Avec des flash-back dans le temps de l’enfance à quoi se rattache une nouvelle intitulée « La Cicatrice ». Pour finir, au détour d’un dialogue avec son père, notre héros, à l’instar d’un philosophe péripatéticien, évoque les paradoxes de Zenon dialoguant avec Parménide, séquence à part entière traitée comme un vieux comix défraîchi...

Chronique :

On pourrait faire tout un texte pompeux sur la génèse de cette BD, mais ça serait trahir la fonction même de ces successions de cases, d'histoires qui s'entremêlent et des délires graphiques qui pourraient faire passer cet album pour un recueuil. Or il n'en est rien, puisque chaque histoire bien qu'elle possède sa propre ligne graphique fait partie d'un tout et d'une même unité...

Pour la partie dessin, on ne peut pas dire qu'on frisse le subliminal. On est bien loin du comics de base que l'on connaît. Disons qu'on aborde un style graphique typiquement underground, mais avec une ligne claire. Ce qui de toute évidence donne un récit lisse. Aussi, on pourrait même se demander si Paul Hornschemeier travail seul ou si il est aidé, car sa patte graphique change à chaque rupture de récits !...

Au final, on obtient une BD qui ne se lit pas comme un album classique. On est bien loin des codes usuels transmis par toute une génération, car Paul Hornschemeier préfère donner à son oeuvre une certaine futilité, comme s'il avait peur du temps, des relations humaines et des risques. On a l'impression de lire à pages ouvertes ses émotions les plus profondes. Un étrange sentiment qui se retrouve sur chacune des pages, notament entre le pére et le fils. Avec "Tois Paradoxes" réalise un petit album mâture, sans prétention, mais qui arrive avec très peu de moyens à nous toucher. C'est là l'essentiel...